Fin Xe - début XIIe siècle. 69 cm x 82 cm.
Ce tympan, haut de 0, 69 m et large de 0, 82 m représente une déesse (Laksmi ?), assise en tailleur, statue forte et proportionnée, le nez et les yeux usés et effacés, le front et la bouche en partie écaillés.
Sa physionomie s'illumine cependant d'une beauté raffinée et pleine. Sa coiffure est une espèce de kirita mukuta conique non décoré, rappelant celles des statues du style de Chanh Lô (XIe siècle, Quang Ngai). Des pendants d'oreilles lui descendent jusqu'à ses épaules bien horizontales. Son bras droit, encore indemne et son bras gauche détérioré de la main jusqu'au coude, portent des bijoux. Ses mains tiennent chacune quelque chose comme un pétale de lotus qui se reconnaît difficilement à cause des ébréchures. La déesse porte au cou un collier et un collet et laisse à découvert ses seins rebondis et son ventre.
Elle est représentée dans l'attitude de recueillement, le pied droit, pointe en l'air, reposant sur la plante du pied gauche, les jambes grosses et robustes que recouvre jusqu'aux cuisses une sorte de sarong à trois couches dont la première, au niveau de la ceinture, est constituée de franges sculptées et les deux autres sans décorations. Le pourtour du relief est liséré de motifs ornementaux en forme de fer de lance, à la façon des décorations de l'art de Thap Mam (XIIe-XIVe siècles - Binh Dinh). Cette sculpture avec sa façon de représenter la déesse bien en chair, caractéristique du style de Chanh Lô, ainsi que la coiffure, les bijoux du personnage et les décorations du pourtour qui datent du début du style de Thap Mam, nous permettent de situer l'oeuvre au cours de la période de transition entre les deux styles qui aurait eu lieu de la fin du Xe au commencement du Xlle siècle.
"Lettre de Dà Nang" Ho Tan Tuan1
1 Cadre au Musée de sculpture Cham de Dà Nang.Photos de l'auteur. Texte français revu par Ho Quy.