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Le Champa ancien au Metropolitan Museum de New York, par J-M Beurdeley et E. Guillon.
14 avril - 27 juillet 2014

Le Champa ancien à New York

Du 14 avril au 27 Juillet 2014 s’est tenu, au Metropolitan Museum of Art de New York une remarquable exposition consacrée aux sculptures hindouistes et bouddhistes des « royaumes disparus » de l’ancienne Asie du Sud Est.

Intitulée « Lost Kingdoms, Hindu-Buddhist sculptures of Early South-East Asia, Fifth to Eighth Century », cette exposition a présenté 170 très belles œuvres provenant de six pays de la péninsule et de sept musées occidentaux. Les « royaumes » représentés ici relèvent des cultures Pyu, Founanaise, du Chen là, du Champa, de Dvaravati et de Sri Vijaya, et voulait présenter « a string of emerging states », comme l’écrit T. P. Campbell, le Directeur du Musée. Vingt et un chercheurs ont contribué à la rédaction de l’impressionnant catalogue.

Le Champa y était représenté par une douzaine de pièces, toutes bien connues, prêtées essentiellement par le Musée de Sculpture Cham de Dà Nang, par le Musée d’Histoire d’Ho Chi Minh ville et par le Musée Guimet de Paris.

Pour ce qui est du catalogue, outre la référence au Champa ancien, due au commissaire de l’exposition, John Guy, on doit à Pierre Baptiste le bref chapitre intitulé « Early Cham Art : Indigenous Styles and Régional connections » (p. 69-73) où l’auteur, après s’être interrogé sur la date de l’inscription de Vo Kanh, présente ce que l’on sait de l’établissement des Cham dans les plaines côtières du centre Viet Nam, ainsi que sur leur organisation territoriale, et l’apparition d’influences culturelles de l’Inde et de la Chine aux alentours du sixième ou du septième siècles. Il émet l’hypothèse d’une influence Gupta et s’interroge sur le sens et la date de la divinité sous naga à cinq têtes trouvée au groupe G de My Son au début du siècle dernier. Il met cette œuvre en relation avec des croyances archaïques d’une part, avec une référence à des annales chinoises de la dynastie Liang, d’autre part.

Par la suite il évoque les royautés (citées notamment dans les inscriptions) des septièmes et début du huitième siècles, ainsi que les relations avec les Khmer, et l’influence de la tradition des Pallava de l’Inde du Sud. Puis il rappelle l’importance, pour l’histoire de l’iconographie, du Ganesa debout retrouvé à My Son E 5. Et du tympan de My Son C 1 (huitième siècle) représentant Siva dansant, entouré de plusieurs personnages.

Mais c’est sans doute le rappel, par l’auteur, de la découverte, en 2006, d’une stèle de fondation d’un sanctuaire, faite à Hoa Lai (province de Ninh Thuan) qui élargit un peu ici notre connaissance du Champa. Cette stèle, qui date de 778 de notre ère, a été déchiffrée et publiée en 2011 par Arlo Griffiths et William A. Southworth à Paris dans le Journal Asiatique, et « (permettrait) de mieux comprendre les connexions entre l’art Cham et celui de Java central »

Cette découverte nous montre que le champ de nos connaissances du Champa ancien ne peut que se développer encore.

J-M Beurdeley & E. Guillon, novembre 2014






 
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