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The Inscriptions of Campa at the Museum of Cham Sculpture in Da Nang, par Arlo Griffiths, Amandine Lepoutre, William A. Southworth & Than Phan Février 2013
Cet important ouvrage, bilingue vietnamien et anglais, publie soixante six inscriptions et fragments d’inscriptions conservés au Musée de sculptures Cham de Dà Nang. Il entre dans un projet de l’Ecole française d’Extrême Orient d’établir le corpus des inscriptions du Champa ancien.
La version vietnamienne (que l’on doit à M. Nguyen Thanh Xuan) de ce catalogue, couvre 132 pages, illustrées de 38 photos. Puis, après vingt planches noir et blanc d’estampage de ces inscriptions, pour la plupart déjà inventoriées (sauf trois), vient le texte anglais. Ces textes inscrits proviennent essentiellement de cinq provinces, depuis celle de Quang Binh la plus au nord, jusqu’au site
montagnard de Yang Mum). Fait significatif : il n’y a pas, au Musée de Dà Nang, d’inscription provenant de la province de Quang Tri.
Toutes avaient été le fruit de découvertes fortuites et ne sont pas, dans ce catalogue, classées par ordre chronologique, ni par site, mais par leur numéro d’inventaire (de C 43 à C 236), ce qui correspond, le plus souvent, à l’ordre de leurs découvertes.
Une longue introduction brosse d’abord l’histoire des études épigraphiques du Champa ; puis l’histoire du musée et de ses collections épigraphiques, suivi de l’inventaire des supports (le plus souvent en grès mais aussi en granit ou en terre cuite), d’une analyse linguistique, d’une esquisse de l’évolution paléographique et du contenu de ces textes. Cette présentation omet cependant de mentionner la probable disparition des archives du Musée.
L’introduction est suivie, dans chacune des deux langues, après une brève bibliographie, d’une vingtaine de notices (les fragments étant parfois regroupés) dont certaines sont très détaillées. Par exemple la stèle C 43 « de Drang Lai », datant du deuxième quart de notre 15 ème siècle ; ou l’inscription de Ron, C 150, dont les auteurs doutent de la destination bouddhique, sans cependant conclure. Certaines, trois au moins, sont publiées ici pour la première fois.
Les oeuvres examinées s’échelonnent du 7ème siècle de l’ère chrétienne, C 230 (trouvée près du temple de My Son E 1), ou C 87 près de My Son B 6, au 15ème siècle (par exemple C 161 au dos d’une statue de Siva trouvé à Chien Song). Cependant une chronologie basée sur la paléographie reste encore sujet à discussions, surtout pour celles que l’on a coutume de fixer aux environs des 9ème / 10ème siècles. Mais l’étude de l’évolution de la graphie cham ne pourra se faire, selon nous, qu’en parallèle avec l’évolution des graphies môn et khmère et peut-être indonésiennes. Quant aux datations habituelles des autres vestiges –
sculpturaux et architecturaux – elles devraient être largement remises en question.
Ce travail, rigoureux et parfois très fouillé, partie d’un projet d’inventaire plus vaste, sera désormais l’un des nouveaux outils permettant d’approfondir les connaissances historiques et sociologiques du Champa ancien.
Emmanuel GUILLON
Février 2013
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