Voici une fiche qui fait le point des connaissances des styles dans le domaine Cham : cette classification des styles, qui demeure encore assez sommaire, ne tient pas compte des éventuels chevauchements et rémanences auxquels, souvent, on doit faire appel pour analyser une sculpture ou un temple Cham.
a. Style de My So'n E 1
Première moitié du VIIe siècle, milieu du VIIIe. Du nom d'un temple du site de My So'n (Quang Nam), qu'ornait un ensemble de sculptures caractéristiques (fronton représentant la naissance de Brahmâ et piédestal, actuellement au Musée de Sculpture Cham de Dà Nang L'influence de l'art préangkorien a permis de dater ce style.
b. Style de Hoà Lai
VIIIe - IXe siècle. Du nom d'un groupe de temples du sud du Viêt. Nam, dont il ne reste, semble-t-il, que des sculptures taillées dans la brique des temples.
c. Style de Dong Du'o'ng
Fin IXe - début Xe siècle. Du nom d'un important site archéologique, au sud de Dà Nang, cet art, bouddhiste, très original, puissant, peut être symbolisé notamment par des gardiens de porte, des Dharmapâla, des orants, des piédestaux, etc.
d. Style de My So'n A 1
Xe et Me siècles. Du nom d'un autre temple du site de My So'n, ce style correspond à la période "classique" de l'art Cham, aux nombreux chefs-d'oeuvre, comme les danseuses du piédestal de Trà Kiêu du Musée de Dà Nang. Il sera prolongé par le « style de Chành Lô (fin du XIe - XIIe siècles), bien représenté par exemple par les frises des soubassements de Chiên Dang (Quang Nam), découvertes en 1989.
e. Style de Tháp Mam (ou de Binh Dinh)
Fin du XIIe siècle - début du XIVe. Du nom d'un site retrouvé en 1934 (ou de la province). Art baroque, aux animaux fantastiques, au décor souvent extravagant, constituant, là encore, un ensemble esthétique singulier.
f. Styles dits "de Yang Mum" (ou de Phq'o'c Tinh), et de Po Romé
XIVe - XVe, puis XVIe - XVIIe siècles. Aux noms tirés de sites établis sur la chaîne annamitique ou au sud du Viêt Nam. Ces styles, définis surtout par leurs lacunes (disparition progressive des jambes dans la statuaire, oubli des significations iconographiques indiennes, etc.), se caractérisent par une longue décadence, sur tous les plans.
(d'après Gilberte De Coral Rémusat, Philippe Stern, Jean Boisselier)
Article de "La Lettre de la SACHA" n°1, juillet 1997, page 13.