Début du style de Thtip Mam, fin XIIe siècle ou début du XIIIe siècle. Grès, long. 60 cm, larg. 41 cm, haut. 62 cm (Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, n° 81000013).
Ce fragment de décor architectural évoque les nâga-balustrade khmer dressés, particulièrement ceux de Preah Khan, par leur mouvement et par la quasi-absence de capuchon. On retrouve cependant tout au long de l'histoire de la sculpture du Champa le motif du nâga polycéphale (souvent tricéphale). Ainsi, par exemple, dans la parure des dvârapâla des gopura de Dong Du'o'ng, ou bien des divinités des templions qui entourent le temple de My Son B. Mais c'est seulement à partir de la deuxième moitié du Xe siècle qu'il apparaît crêté (on en a ici une lointaine survivance), et il est alors plutôt associé au culte de Visnu. Ici il s'agit plutôt d'un acrotère. La forme en museau, elle, est typiquement cham, avec des rangées de dents rondes et non pointues. Enfin notons que le décor floral, d'où émergent les animaux mythiques, se confond également avec leurs coiffures, d'où les capuchons ont disparu. La stylisation de la peau du cou date également l'oeuvre.
"Les oeuvres Cham du Muséum d'Histoire naturelle de Lyon" Emmanuel Guillon
Article de "La Lettre de la SACHA" n°1, juillet 1997, page 6.