La tête de Dvârapâla, quoique fragmentaire, en ronde-bosse, retrouvée également lors des fouilles de J. Y. Claeys, est d'une toute autre école que la pièce précédente. Il s'agit d'une oeuvre de transition. Ainsi la coiffure conserve les gros fleurons de l'école de Dong Du'o'ng, mais y incorpore le perlage que nous venons d'évoquer. Les sourcils sont en fort relief, et froncés, comme il se doit pour un gardien qui doit susciter la crainte. Il en est de même des yeux exorbités et du crocs qui sort de la machoire supérieure. Le nez, fort, presque épaté, est busqué de profil.
Ainsi de nombreux traits de cette oeuvre ne semblent pas à leur place dans l'ensemble trouvé à Trà Kiêu. Ce qui laisse entendre que là aussi les styles se chevauchaient, conservaient des survivances, des résurgences.
Cependant un détail révèle une évolution, et peut servir à la définir : les yeux ne sont plus mi- clos comme dans les grands Dvârapâla de Dông Du'o'ng, mais ils sont grands ouverts. On ne peut que regretter l'absence du corps de cette très belle tête.
(Bibl. Guillevic 1981 : 55, p. 92 ; FrisLarrouy : 23, fig. 6).
"L'art de Trà Kiêu au Musée Georges Labit de Toulouse" Emmanuel GUILLON
Article de "La Lettre de la SACHA" n°2, décembre 1997, page 7.